PATRIMOINE
Le patrimoine des Expos de Montréal
Depuis le départ de Jeffrey Loria, l'idée de conserver le
patrimoine «Expos» a toujours été une priorité pour Gilbert Pelletier. Il se
demandait sans cesse comment la direction des Expos, et surtout le baseball majeur, allait
disposer des archives et des objets importants qui ornent les murs du Stade olympique et
des bureaux des Expos? Il était certain que des trésors cachés de valeur patrimoniale
étaient remisés dans le vaste et vétuste Stade olympique.
Pendant l'été 2004, la menace de plus en plus persistante
du transfert des Expos, jumelée à l'heureuse rencontre avec M. Marc Robitaille, un
auteur à succès, incita Gilbert Pelletier à regarder la situation de plus près.
Marc Robitaille lui confia combien il était important pour les
auteurs, chercheurs, réalisateurs, historiens, journalistes et autres intervenants
reliés au domaine sportif, de pouvoir, dans les années futures, consulter cette banque
d'informations que représentent les archives des Expos de Montréal. D'autant plus que
les archives des «Royals» (Royaux) de Montréal sont devenues très rares. Les objets
précieux de cette prestigieuse époque ont été éparpillés aux quatre coins des
États-Unis pour la plus part, ou tout simplement disparus.
Depuis le 29 septembre 2004, une stratégie s'est
précipitamment mise en branle dans le clan d'Encore Baseball Montréal. Avec la
collaboration du conseil d'administration d'Encore Baseball Montréal, un sous-comité s'est activé dès le 1er octobre 2004. Nous
savions trop bien qu'avec le départ de la concession des Expos, le Baseball majeur ne
lésinerait pas avec la liquidation des objets et des archives des Expos. Lors de
fréquentes discussions avec d'autres membres d'Encore Baseball Montréal et sur le
babillard du feu site des Expos, nous avons remarqué que les gens avaient les mêmes
appréhensions que Gilbert Pelletier et Marc Robitaille. Il fallait agir vite en dépit du
fait que nous étions en plein deuil de notre équipe.
Notre plus grosse crainte était que la direction des Expos, sous
les ordres du Baseball majeur monnaye ce patrimoine montréalais auprès des
collectionneurs avisés ou pire avec des «ebayistes» sans scrupules. L'autre crainte
était que dans l'énervement et la rapidité du transfert, des articles précieux de
l'histoire des Expos se retrouvent dans les poubelles de la rue Viau. Gilbert nous a
confié avoir toujours regretté de ne pas avoir visité les «sacs verts» de l'ancien
forum le jour du déménagement vers le Centre Molson.
Vers la mi-octobre, Gilbert Pelletier a sollicité un
rendez-vous avec M. Claude Delorme au nom d'Encore Baseball Montréal. La sympathique
rencontre a eu lieu dès la semaine suivante en compagnie de Marc Robitaille et de Michel
Filteau et ce, malgré les nombreuses occupations de M. Delorme. Nous avions de bons arguments à lui fournir: notre conviction
que le patrimoine des Expos appartenait à la collectivité québécoise et l'importance
de conserver ce patrimoine sportif en partie à Montréal. Nous étions sérieusement
inquiets des directives que le Baseball majeur allait donner à M. Delorme concernant le
transfert des objets, archives, documents télévisuels des Expos de Montréal. Finalement
la première rencontre s'est très bien déroulée et Claude Delorme nous informa que
déjà plusieurs collectionneurs avaient téléphoné aux Expos et que six groupes avaient
manifesté le désir d'obtenir les précieux objets et archives des défunts Expos.
Michel Filteau, ayant une bonne connaissance des Musées et
de leur fonctionnement, suggéra d'inviter le Musée McCord lors des prochaines réunions.
Travaillant déjà avec ce musée dans le cadre de
ses fonctions professionnelles, Michel proposa d'entrer en contact avec ses historiens le
plus vite possible. Le Musée McCord avait d'ailleurs présenté à l'été 2000,
l'exposition «Playball Montréal: cent ans de baseball au Québec». M. Delorme fut très
sensible à nos préoccupations. Il nous confia qu'il avait eu des discussions avec les
dirigeants du baseball majeur et qu'il serait impossible, autant pour lui que pour nous,
de rapatrier les statistiques, logos ainsi que la raison sociale «Expos de Montréal».
Nous sommes toujours convaincus que M. Delorme désirait sincèrement qu'une bonne partie
du patrimoine des Expos demeure à Montréal...
Comme Marc Robitaille nous l'avait mentionné à quelques
reprises à l'été 2004, les Québécois n'ont pas l'habitude du réflexe de conserver le
patrimoine de leurs institutions sportives. Il avait raison. On a qu'à penser aux
collections personnelles de Maurice Richard et plus récemment celles de Jean Béliveau pour
en être convaincu. Rappelez-vous du débat sur la place publique afin que certains objets
des deux plus grands joueurs du Canadien de Montréal demeurent au Québec. M. Delorme
nous informa que les Expos avaient conservé peu d'objets, sauf au cours des trois
dernières années. Nous savons que des objets ont été transférés vers le Musée de
Cooperstown, le Musée St-Marys en Ontario ainsi qu'à Washington.
Finalement, il y eut trois rencontres. La dernière s'est
déroulée, comme les autres, aux bureaux des Expos de Montréal en compagnie de Maryse
Filion, Michel Filteau, Marc Robitaille, trois représentants du Musée McCord, dont le
directeur des communications Michel Pelletier, ainsi que mesdames Giroux et Dalpé des
Expos. La réunion s'est conclue de manière positive car la majorité des documents
d'archives, fiches des joueurs de 1969 à 2004, quelques objets et une bonne quantité de
documents télévisuels ont été finalement confiés au Musée McCord. Les films
d'archives sont maintenant rendus en toute sécurité à la Cinémathèque québécoise.
Est-ce que le patrimoine se serait envolé sans l'intervention de
membres d'Encore Baseball Montréal? Probablement pas, car M. Delorme ayant le respect des
amateurs du Québec avait bien en tête de ne pas laisser ces objets aux spéculateurs.
Nous avons été les anges gardiens et grâce aux contacts de Michel Filteau, le transfert
vers le Musée McCord s'est fait au grand plaisir de tous.
Encore Baseball Montréal a bien l'intention de continuer dans le
sens de sa nouvelle mission de s'assurer que la mémoire des Expos et des Royals de
Montréal soit préservée. D'autres démarches sont en cours afin que les générations
futures puissent se souvenir des équipes de baseball qui ont marqué Montréal.
Souhaitons qu'à l'avenir d'autres gestionnaires
d'organisations sportives québécoises auront les mêmes réflexes que Claude Delorme et
Encore Baseball Montréal. Nous espérons qu'ils se préoccuperont toujours de préserver
le patrimoine sportif pour les générations futures dans une province qui a comme devise
«JE ME SOUVIENS»
QUELQUES SUGGESTIONS CADEAUX |

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